Montréal, 6 mai 2020 — La reprise du transport scolaire dans les régions la semaine prochaine, puis à Montréal la semaine suivante, suscite des inquiétudes chez les chauffeurs et les chauffeuses qui pourraient être tentés de ne pas retourner au travail de peur de contacter la COVID-19.

« Nous avons participé à des rencontres téléphoniques avec des représentants du ministère de l’Éducation et des transporteurs scolaires au cours des deux dernières semaines, explique le président de Teamsters Canada, François Laporte. Notre représentante, Sylvie Duval, a rapporté les craintes des travailleurs-euses en matière de santé et de sécurité auprès des représentants du gouvernement. » 

Le gouvernement a répondu aux inquiétudes des Teamsters dans un document de la CNESST. Intitulé Conseils de sécurité quant à l’installation de cloisons de protection afin de contrer la propagation de la COVID-19 pour les véhicules de promenade, camions et autobus, le document donne une série de consignes afin de rendre l’installation de cloisons de protection le plus sécuritaire possible pour les occupants d’un autobus scolaire. 

Le syndicat des Teamsters déplore que ces recommandations gouvernementales ne soient pas obligatoires.

Il est donc peu probable que des cloisons soient installées dans les autobus scolaires dans les prochains jours, voire même les prochaine semaines, comme sembler le suggérer le premier ministre François Legault il y a deux semaines lors d’une conférence de presse. Il va de soi que les transporteurs scolaires n’auront pas assez de temps pour assembler ces barrières dans les véhicules. 

Il est donc à prévoir que les moyens de protection mis à la disposition des chauffeurs seront des masques, des gants et… une bouteille de Purell.

Sortie de route à cause des conditions de travail

Avec des salaires tournant autour de 25 000 $ par année plusieurs chauffeurs d’autobus scolaires de 60 ans hésitent à revenir au travail dès la semaine prochaine.

« Une prime de risque devrait être offerte à tous les chauffeurs de toutes les compagnies de transport scolaire, comme c’est le cas en ce moment chez Campeau Transport, fait remarquer le président de la Section locale du syndicat des Teamsters, Jean Chartrand. C’est le seul moyen d’assurer la présence des travailleurs-euses derrière le volant. »

Le syndicat des Teamsters demande depuis plusieurs années que le financement du transport scolaire soit revu. C’est encore plus vrai en 2020 étant donné l’impact négatif qu’a la pandémie sur la capacité de l’industrie à attirer de nouveaux talents ou à garder les chauffeurs actuels à leur emploi.

Le gouvernement Legault doit bonifier le financement du transport scolaire et s’assurer que les commissions scolaires (désormais baptisées centres de service) soient contraintes à verser l’entièreté de l’enveloppe budgétaire aux transporteurs. De cette manière, ces salariés-ées qui subissent des conditions de travail médiocres pourront espérer améliorer leur sort.

Si rien n’est fait pour redresser la situation, une sortie de route est à prévoir dans le transport scolaire à cause des conditions de travail.

Le syndicat des Teamsters représente les intérêts de  125 000 membres au Canada. Ils et elles sont affiliés-ées à la Fraternité internationale des Teamsters, dont leffectif syndical est de 1,4 million de membres en Amérique du Nord.

-30-

Renseignements :
Stéphane Lacroix, directeur des Communications et des Affaires publiques
Portable : 514 609-5101
slacroix@teamsters.ca