Laval, 15 juin 2020 — Le syndicat des Teamsters doit rapporter une triste histoire en cette Journée mondiale de sensibilisation à la maltraitance des personnes âgées. En effet, des travailleurs-euses de la résidence le Monastère de Gatineau s’interrogent quant à la gestion par la direction de l’établissement des événements en rapport avec le décès d’une résidente de 90 ans. 

Ces quelque 110 salariés-ées sont représentés par la Section locale 106 du syndicat des Teamsters.

Une histoire à briser le coeur

La dame, domiciliée à cette résidence privée pour aînés (RPA) depuis plusieurs années, est morte il y a deux semaines malgré le fait que sa fille et une préposée aux bénéficiaires se soient montrées très inquiètes de sa santé. Elles ont d’ailleurs demandé à plusieurs reprises à ce que la nonagénaire soit vue dans les plus brefs délais par une infirmière ou un médecin, ce qui n’a pas été le cas, selon nos informations.

« C’est une histoire à briser le coeur, se désole le président de la Section locale 106 des Teamsters, Jean Chartrand. J’ai peine à croire qu’on ait pas réagi plus rapidement quant à l’état de santé de cette dame. »

La dame que nous appellerons Mme Tremblay afin de protéger son anonymat, était considérée comme semi-autonome et se déplaçait seule pour aller à la salle à manger. Selon nos informations, il y a quelques semaines, elle était en bonne forme considérant son âge.

Voici la chronologie des événements, rapportée par une préposée aux bénéficiaires :

23 mai : la fille de la résidente informe une préposée aux bénéficiaires que sa mère ne prend plus ses médicaments depuis 4 jours.

24 mai : La fille de la résidente et la même préposée aux bénéficiaires vont porter le lavage à la dame et constatent qu’elle ne va pas bien. Elles signalent la situation à une responsable de quart, mais selon ce qu’elles rapportent, personne ne va vérifier l’état de santé de la nonagénaire. Le directeur de l’établissement informe la préposée aux bénéficiaires que la dame sera vue par un médecin le lendemain. La préposée aux bénéficiaires indique qu’aucune infirmière auxiliaire ne vient vérifier son état de santé.

25 mai : la préposée aux bénéficiaires est en congé.

26 mai : la préposée aux bénéficiaires apprend que la dame a fait un AVC.

29 mai : la préposée aux bénéficiaires apprend que la dame est décédée.

« Ce genre de situation entraîne des répercussions sur la santé mentale des travailleurs-euses : remords et inquiétudes sont leur lot quotidien, analyse le leader syndical. Ça les tracasse de savoir que la santé et la sécurité des autres résidents puissent être en danger parce qu’ils sont laissés seuls à eux-mêmes comme cette dame qui est décédée. »

« Je tiens d’ailleurs à présenter mes sympathies à la famille. Mes pensées, ainsi que celles de tous les travailleurs-euses du Monastère, sont avec elle. »

Avec la deuxième vague de la pandémie qui pourrait survenir l’automne prochain, il est essentiel que les résidents et les travailleurs-euses soient rassurés quant à la capacité des dirigeants de la résidence le Monastère de prendre les bonnes décisions dans l’intérêt des gens qui y vivent et qui y travaillent.

Le syndicat des Teamsters exige donc une enquête afin d’éclaircir les circonstances du décès de cette dame et sur le protocole décisionnel à la résidence.

Le syndicat des Teamsters représente les intérêts de 125 000 membres au Canada. Ils et elles sont affiliés-ées à la Fraternité internationale des Teamsters, dont l’effectif syndical est de 1,4 million de membres en Amérique du Nord.

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Renseignements :
Stéphane Lacroix, directeur des Communications et des Affaires publiques
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