Par Denis Ouellette, président de la section locale 106 du syndicat des Teamsters, et Mario Ayala, vice-président et agent syndical à Peerless Clothing

Nous avons été particulièrement surpris et préoccupés en lisant le récent rapport du Commissaire à la langue française, Benoît Dubreuil. Ce rapport critique sévèrement les cours de francisation financés par le gouvernement en entreprise, suggérant qu’ils ne donnent pas de résultats durables. Pourtant, ce constat ne correspond pas du tout à ce que nous observons chaque jour sur le terrain, notamment à l’usine Peerless Clothing de Montréal.

Chez Peerless, où collaborent quotidiennement des personnes issues de plus de 60 nationalités différentes, la francisation subventionnée est un réel succès. Grâce à l’engagement sincère de l’entreprise et à une collaboration étroite avec notre syndicat, les employées et employés ont la possibilité d’apprendre le français pendant leurs heures de travail, à leur rythme. C’est cette approche humaine et inclusive qui leur permet de se sentir à l’aise, de progresser concrètement, et de s’intégrer pleinement dans leur milieu professionnel et dans la société québécoise.

Mario Ayala, vice-président de notre section locale et agent syndical chez Peerless, en est un excellent exemple. Immigrant lui-même, Mario a pu maîtriser le français grâce à ces cours subventionnés. Son parcours personnel, magnifiquement mis en lumière dans le documentaire « Langue à l’ouvrage », illustre parfaitement comment ces programmes peuvent positivement transformer des vies.

Le rapport Dubreuil soulève effectivement des questions légitimes sur la francisation en entreprise. Cependant, il serait profondément injuste de supprimer ou de réduire ces subventions sans considérer les cas où elles fonctionnent véritablement. Chez Peerless, ces programmes représentent un investissement crucial dans l’intégration réussie de personnes immigrantes.

Plutôt que de supprimer un programme ayant fait ses preuves, nous encourageons vivement le gouvernement à s’en inspirer afin d’améliorer les pratiques ailleurs. Peerless est un exemple concret de francisation réussie grâce à un partenariat solide entre le syndicat, l’employeur et le gouvernement, basé sur le respect mutuel et la confiance.

Les personnes immigrantes apportent une contribution essentielle à la société québécoise. Elles méritent toutes les opportunités possibles pour apprendre notre langue, s’intégrer harmonieusement et contribuer pleinement à notre économie et à notre vie sociale. Réduire ces subventions ne ferait qu’accentuer les défis déjà présents.

Nous lançons donc un appel clair au gouvernement du Québec : maintenez et renforcez les subventions destinées à la francisation en entreprise. Au lieu de remettre en question un programme efficace, prenez le temps d’écouter celles et ceux qui en bénéficient, observez les réussites réelles sur le terrain, et appuyez-vous sur ces expériences positives pour soutenir et renforcer ce qui fonctionne déjà remarquablement bien chez Peerless Clothing.